Qui n’a jamais trempé son doigt dans un pot de confiture pour y retrouver le goût de son enfance ! Aujourd’hui sur de nombreuses tables au petit-déjeuner, l’électuaire, comme on la nommait au Moyen-Âge, était à l’origine un ingrédient de la pharmacopée arabe. Procédé ingénieux pour la conservation des fruits mais aussi des légumes, la confiture se confectionne à toutes les sauces.
Il est grand temps de ressortir du placard cette bassine en cuivre, idéale pour réaliser de délicieuses confitures. Chaque année, près de 60 % des Français préparent leurs propres confitures. L’été est le moment idéal pour réaliser des confitures maison, puisque c’est la saison qui nous offre la plus grande variété de fruits.
Une manière de se délecter avec gourmandise d’un mets de qualité tout en perpétuant une tradition millénaire et intergénérationnelle.
La recette de la simplicité
Popularisée par Nostradamus dans son Traité des fardements et confitures (1555), la confiture est la recette même de la simplicité : des fruits ou des légumes, du sucre, de la pectine et du citron. Rien de plus. Pourtant, la confiture nécessite de suivre quelques règles. Le choix des fruits ou des légumes est primordial. Il s’agit de ne pas les choisir trop mûrs mais à juste maturité pour que la consistance soit optimale. Le sucre est l’autre ingrédient phare, qui permet la bonne conservation de la confiture. Selon la législation, il ne doit pas excéder 55 g pour 100 g de produit fini (décret du 14 août 1985), en comptant le sucre des fruits et celui que l’on ajoute. Le tout est chauffé dans une bassine en cuivre, à haute température.
Un appel à la créativité et au partage
Pour le chef Jean-Marie Guilbault, élu meilleur confiturier de France en 2011, « toutes les alliances sont possibles, à partir du moment où les saveurs sont équilibrées ». Fruits ou légumes sont ainsi mélangés, agrémentés d’épices, d’herbes aromatiques ou de pétales de fleurs, selon les envies et les goûts.
La seule limite est notre imagination. C’est le cas d’Audrey, qui, tous les étés, réalise ses confitures en adaptant au goût du jour les recettes de sa grand-mère : « Elle m’a transmis le goût de faire de la confiture maison. Ses recettes sont simples mais délicieuses. Aujourd’hui, j’y ajoute quelques épices ou des saveurs plus modernes ».
Faire de la confiture : un acte militant ?
À l’origine, faire des confitures était le seul moyen de conserver les fruits. Aujourd’hui, la réaliser maison permet de se passer des préparations industrielles, souvent plus sucrées, dont on ne connaît généralement pas l’origine des fruits.
Dès lors que l’on utilise des fruits ou des légumes locaux et de saison, cueillis ou récoltés à maturité et qui ne sont pas issus de l’agriculture intensive, les confitures permettent de protéger la biodiversité tout en mangeant mieux et moins cher, faisant de la préparation des confitures un véritable acte militant.
Du sucre, oui, mais avec modération
Principalement composée de sucre et de fruits, la confiture, même faite maison, n’a que peu d’intérêt nutritionnel. En effet, elle contient du fructose mais pas de fibres ni de vitamines et reste, de fait, un aliment plaisir qu’il convient de manger avec modération dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Combinée avec un jus de fruit, c’est une vraie bombe calorique et glucidique. En effet, cet apport de fructose combiné à une absence de fibres accélère le passage du sucre dans le sang, faisant augmenter rapidement le taux de glycémie. In fine, ce fructose est transformé par le foie en graisses.
Source : Bonne Santé Mutualiste