Il y a maintenant plus d’un an, l’Institut Curie accueillait un praticien à quatre pattes : un setter, Snoopy, embauché à plein temps au service “Plaies et cicatrisation” pour réduire le stress et l’anxiété des patients comme des soignants. Quand le recours à un animal permet de remettre de l’humain dans le soin. Explications.
Quand Snoopy passe dans les salles d’attente de l’Institut Curie, où les patients s’apprêtent à recevoir tantôt des résultats médicaux angoissants, tantôt des soins oncologiques pénibles, l’ambiance change immédiatement.
Exclamations de surprise, joie des retrouvailles pour ceux qui le connaissent déjà et sourires sur les visages tendus quelques minutes auparavant. « Snoopy modifie les émotions, la perception qu’ont les patients de l’hôpital et même des soins réalisés », explique Maxime Cheron, l’un des cinq soignants référents du chien.
Un membre de l’équipe soignante
« On constate que sa présence facilite les échanges avec le médecin, notamment en pédiatrie ou avec les personnes âgées, et participe à l’acceptation de la prise en charge. » Certains patients viennent à l’hôpital si Snoopy est là. « C’est véritablement un auxiliaire de soins. Il nous aide. C’est un collègue. »
À la différence des chiens de médiation, qui viennent pour une heure ou deux, le chien de Curie est présent tous les jours, si bien qu’il peut intervenir en cas d’urgence : un enfant qui vient réaliser une IRM, un patient en état de stress, un problème technique qui allonge les temps d’attente en radiothérapie. L’auxiliaire de soins canin apaise aussi bien les patients que les soignants, dont il est devenu la mascotte. Les chirurgiens viennent lui faire de gros câlins après des heures passées au bloc.
Des bienfaits sensibles
L’initiative de l’Institut Curie devrait faire des émules dans d’autres hôpitaux. L’intervention d’animaux dans les soins, au sein de structures sanitaires ou médico-sociales, est d’ailleurs de plus en plus fréquente, avec des animaux plus petits (lapins, rats, hamsters), plus gros (chevaux, dauphins), plus habituels (chiens, chats).
Pour que cela fonctionne, on l’a vu avec Snoopy, il faut que l’animal suscite d’emblée des réactions, un lien, une connexion. « Le cheval est un animal sensible, sociable, empathique », explique Lucie Channelliere, infirmière au centre hospitalier Le Vinatier à Lyon, qui utilise la médiation équine auprès de patients suivis en psychiatrie. « Comme le chien, le cheval perçoit les peurs, les angoisses, et peut devenir un reflet de nos émotions : le patient doit donc gérer son propre stress pour ne pas lui communiquer. » L’attention est ainsi focalisée sur l’animal. « Donc le reste se fait plus facilement, sans surinterpréter chaque situation émotionnelle ou sociale. Cela aide beaucoup les patients qui ont besoin de calmer leurs émotions. »
Une thérapie adaptée à divers profils
Des études tendent à confirmer que la zoothérapie – utilisation d’un animal comme médiateur – est bénéfique auprès de divers profils de patients, de tout âge et ayant différents troubles*. Les troubles mentaux tels que l’autisme, la démence, la maladie d’Alzheimer, l’anxiété sont apaisés grâce à la thérapie assistée par l’animal. Les séances permettent, en prenant plaisir à faire une activité, de reprendre confiance en soi et en ses capacités, de renforcer ses compétences sociales et relationnelles.
La zoothérapie est aussi adaptée pour les troubles moteurs ou sensoriels. Et de façon générale pour tous les patients sujets au stress et à l’anxiété associés aux douleurs ou aux traitements. Avec un avantage de taille, que rappelle Lucie Channelliere : « Les animaux ne jugent pas. »
Animal de compagnie et assistant de vie
Antidépresseur, anti-solitude, anti-sédentarité, l’animal de compagnie joue un rôle non négligeable dans la prévention des risques du vieillissement et de l’entrée dans la dépendance. Le chien peut même devenir un chien d’assistance, peu importe sa race, à condition d’être dressé et entraîné pour travailler ou accomplir des tâches pour son maître. Il existe différents types d’assistance : les chiens guides d’aveugles, les chiens écouteurs qui aident les personnes sourdes ou malentendantes, les chiens d’assistance médicale qui atténuent certaines conditions comme le diabète ou l’épilepsie par exemple, les chiens d’assistance pour les handicaps physiques ou les troubles autistiques. Les chiens de recherche et de sauvetage sont également considérés comme des chiens d’assistance.
Source : Bonne Santé Mutualiste