Selon l’INSERM, une femme a ses règles pendant environ 38,2 ans au cours de sa vie. Pour 80 % d’entre elles, le cycle menstruel a un impact certain sur leur santé. Pour 20 à 40 % des femmes, celui-ci provoque des troubles plus importants, appelés syndrome prémenstruel (SPM). La rédaction de Bonne Santé Mutualiste fait le point sur le SPM, qui reste en 2023 un enjeu négligé de santé publique.
Des symptômes physiques et psychiques courants
Parmi les symptômes courants du SPM, les femmes interrogées indiquent les fringales alimentaires, les sautes d’humeur, l’anxiété et la fatigue. Suivent la sensibilité mammaire, les troubles digestifs, les maux de tête et les troubles du sommeil. Autant d’effets secondaires qui peuvent avoir un impact sur la vie quotidienne et le bien-être des femmes, généralement sommées de souffrir en silence. D’autant qu’il concerne les femmes sans distinction d’âge ou d’état de santé.
Quand le SPM devient handicapant
Elles sont moins de 5 % à subir la forme grave du SPM, appelé le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM). Là, les règles s’accompagnent de symptômes impactant de manière importante la vie des femmes: sautes d’humeur et colères marquées, irritabilité, augmentation des conflits interpersonnels, diminution de l’intérêt pour la vie quotidienne, sentiment d’être submergée et de perte de contrôle, voire idées suicidaires. Souvent sousdiagnostiqué, le TDPM est grave au point de perturber les activités quotidiennes.
Mais d’où vient ce SPM ?
Comme la santé féminine a largement été ignorée des études médicales, on ne connaît pas vraiment les causes du SPM. Tout au plus peut-on supposer que les hormones jouent un rôle important dans la survenue des symptômes. Des prédispositions génétiques pourraient également jouer un rôle dans la nature et la gravité de ces derniers. Enfin, des carences en sérotonine (molécule qui permet la communication entre les neurones), en magnésium et en calcium sont évoquées.
Établir un diagnostic
Du SPM le plus léger aux troubles les plus graves, il convient de rappeler que les douleurs liées au cycle menstruel ne sont pas normales et qu’il faut consulter dès qu’elles affectent le quotidien. Le médecin peut ainsi demander à la patiente de tenir un journal précis des symptômes, sur plusieurs cycles, et d’en décrire les impacts physiques et émotionnels.
On peut soigner les symptômes mais pas la cause
Sans identification précise des causes, on ne peut que tenter d’en réduire les symptômes. Généralement, les femmes s’automédiquent à l’aide d’antalgiques, d’anti-inflammatoires et d’antispasmodiques. Il est en outre recommandé d’adopter des mesures d’amélioration de l’hygiène de vie : pratiquer une activité physique régulière, prendre le temps de se relaxer, bien dormir, éviter la caféine et l’alcool, manger moins de sucres rapides mais plus de sucres lents et de protéines. La pilule contraceptive ainsi que les inhibiteurs de capture de la sérotonine peuvent améliorer les symptômes.
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Source : Bonne Santé Mutualiste.