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Les médecins allergologues face au défi de la qualité de l’air

Vie de la Mutuelle | Publié le 02 août 2024

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Depuis une vingtaine d’années, les pathologies allergiques respiratoires ont presque doublé. Un phénomène qui serait le résultat conjoint du réchauffement climatique et de la pollution de l’air. Toutes les régions, tous les environnements, urbains comme ruraux, sont concernés.

 

Le constat est le même chez les allergologues de l’Association de recherche clinique en allergologie et asthmologie (ARCAA) : le nombre de Français souffrant de problèmes respiratoires augmente. « L’allergologie respiratoire représente désormais plus de 50 % de nos consultations », explique le docteur Édouard Sève, allergologue à Fontainebleau avec une activité mixte à l’hôpital et en cabinet. Ces allergies annuelles sont à 80 % dues aux acariens, aux animaux et aux moisissures. Autre constat : la précocité croissante des allergies saisonnières au pollen. «Nous voyons des rhinites permanentes chez l’adulte comme chez l’enfant ; l’asthme n’a pas diminué et, effectivement, nous assistons à une flambée des allergies au pollen dès mars, même en ville. » Notons qu’à l’occasion de la crise du Covid-19, de nombreuses personnes se sont découvert une sensibilité aux pollens parce qu’elles ont commencé à jardiner ou à aller en forêt.

 

 Des pathologies qui augmentent avec le réchauffement climatique 

L’explication de cette hausse des pathologies ? Pour les allergologues, il ne fait pas de doute qu’il s’agit d’une conséquence des changements climatiques. « Avec la douceur des hivers aux températures à peine inférieures à -1 °C, nous découvrons de nouveaux pollens, alerte le docteur Sébastien Lefevre, allergologue et chef de service à l'hôpital de Metz-Thionville. De même, nous rencontrons, chez des enfants de plus en plus jeunes – de 7, 5 voire de 3 ans –, des allergies croisées, associant de multiples facteurs. »

 

 L’environnement au coeur de la consultation allergologique 

Le temps passé en intérieur est un autre facteur, si la maison est mal ventilée, infectée par des acariens ou humide avec le développement de moisissures. De l’importance de l’emplacement et de la ventilation des lieux où l’on passe beaucoup de temps, de la maison au poste de travail. Les allergologues intègrent dans leurs interrogatoires de consultation beaucoup de questions sur la qualité de l’air ambiant de l’habitat, sur les literies, sur les animaux, sur les revêtements de sols comme les moquettes, sur le tabagisme passif, sur les émissions de fumées ou encore sur l’organisation du nettoyage et la composition des produits utilisés. «Nous sommes aussi attentifs à la pollution de l’air liée au trafic routier, à la présence proche d’usines et de cultures avec des épandages ou à la présence d’irritants dans l’activité professionnelle. »

 

 Chasser la cause de l’allergie 

« Les deux maîtres mots pour combattre les allergies respiratoires sont “aérer” et “ventiler”, rappelle Patricia Tardieux, allergologue dans l’Aisne. Les fenêtres doivent être ouvertes en grand pendant 10 minutes par jour, plutôt qu’entrebâillées sur une plus longue durée et il s’agit d’aérer les literies, d’interdire l’accès à la chambre aux animaux ou de ne pas fumer dans la maison. » Il faut aussi se méfier des bougies, des huiles essentielles qui masquent la pollution, voire en ajoutent, et ne combattent en rien les virus. « Une maison propre n’a pas d’odeur et il faut éviter d’ajouter des produits chimiques et des COV [composés organiques volatils] supplémentaires », insiste Édouard Sève. Pour évaluer le niveau d’exposition, les allergologues travaillent, quand c’est possible, car il y en a peu, avec un conseiller médical en environnement intérieur (CMEI) qui va sur place pour faire des prélèvements. L’objectif : soustraire le patient à l’exposition à l’allergène. Sinon, il faudra en passer par un traitement médicamenteux antihistaminique ou par une corticothérapie, ou par une désensibilisation à l’allergène qui atténueront les symptômes. Sans supprimer la (ou les) cause(s) d’allergie…

 

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EN CHIFFRES

Selon l’OMS, en 2050, 50 % de la population mondiale souffrira d’allergies respiratoires. Les principaux allergènes sont dans l’air intérieur : il est 5 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur. Les acariens sont à l’origine de 75 % des allergies respiratoires. 25 % de la population mondiale est concernée par la rhinite allergique.

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PARCOURS ET REPÈRES

>> Diplôme : Bac + 10 (diplôme d’étude en 6 ans + spécialisation en 4 ans)

>> Nombre de praticiens concernés : 479 allergologues exclusifs (selon le SYFAL*), et 1200 médecins exerçant l’allergologie

>> Salaire : 4081 euros pour un débutant, jusqu’à 12000 euros

>> Secteur : Fonction publique, industrie pharmaceutique, recherche, santé

>> Moyenne d’âge : 53 ans

>> Répartition : 70 % de femmes, 30 % d’hommes

* SYFAL: syndicat français des allergologues

 

Source : Bonne Santé Mutualiste


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