Ces dernières années, de nombreux centres de santé ont été créés, à l’initiative des communes, communautés de communes, villages, mutuelles… Pour autant, la pénurie de médecin demeure, et le problème de fond avec.
Congés payés, congé maternité, formation, prise en charge des tâches administratives, horaires réguliers : les avantages du salariat attirent de plus en plus les médecins, en particulier les jeunes et les femmes.
Selon l’ordre des médecins :
- 42 % des médecins sont salariés (à l’hôpital, en clinique, en centre de santé)
- 48 % exercent en tant que libéraux
- 10 % partagent leur temps entre ces deux modes d’exercice.
Et 63,6 % des jeunes médecins fraîchement diplômés font le choix du salariat. Ces dernières années, dans les centres de santé, 85 % des médecins de moins de 35 ans recrutés étaient des femmes.
Résultat, face à la désertification médicale et la grogne des populations, les collectivités et les acteurs locaux (dont les mutuelles) ont donc opté pour la création de postes salariés pour enfin réussir à faire venir des médecins.
Les médecins libéraux s'interrogent sur le long terme
Pour l’ordre des médecins, il ne peut s’agir que d’une offre complémentaire. Le syndicat des médecins généralistes estime la solution temporaire. La médecine libérale y voit une offre concurrente au secteur privé et déloyale, dangereuse pour les finances publiques. Car les embauches sont subventionnées par l’Assurance maladie et les agences régionales de santé (ARS).
Pour eux, la raison pour laquelle les médecins généralistes se tournent de plus en plus vers le salariat, réside dans les fortes contraintes qui pèsent à l’installation et dans la gestion quotidienne.
Pour le président de Reagiir, syndicat des jeunes médecins : « le salariat n’est pas la solution miracle aux déserts médicaux. Il s’agit de faire des efforts sur l’exercice de la médecine libérale ».
Exercer autrement, pas forcément à l’acte
L’Union Française pour une Médecine Libre (UFML) estime qu’il faut 2,5 médecins salariés pour réaliser le travail d’un libéral. Ce serait donc moins productif et donc moins rentable pour la Sécurité sociale. Elle y voit donc une médecine au rabais, avec des médecins sous payés et une prétendue moins bonne prise en charge.
Mais il y a également de nombreux témoignages de médecins qui se disent ravis de pouvoir exercer sereinement, sans devoir gérer la facturation et la comptabilité, sans expédier les patients.
Les médecins salariés travaillent généralement moins et dans de meilleures conditions. Ils ont aussi davantage de temps pour leur vie privée.
La question des déserts médicaux est donc bien un bras de fer entre deux conceptions de la santé et de l’exercice de la médecine.
Source : Bonne Santé Mutualiste